Séance de travail acharné sur ton futur roman. Fini épuisée, mais ressourcée.
C’est reparti et ça ne rate jamais : en me dictant tes textes, tu as soudain pris l’accent belge, tu imites Alain Decaux pérorant son Histoire de France, tu singes la rythmique et l’intonation des sermons religieux… j’éclate immanquablement de rire, et je voudrais à chaque fois te dire « encore ! ».
Il y a de l’enfance dans cet « encore » là. Quelque chose de gratuit, de léger, de tout entier concentré dans le plaisir d’exister dans l’instant présent. Quand je ris avec toi, tout ce qui interfère dans notre relation – tensions, affect, désir – s’efface, pour laisser place à quelques secondes d’une fusion parfaite, à la fois charnelle et platonique. C’est une drogue douce, une addiction à laquelle nous nous adonnons tous deux avec délice, et qui soude une complicité dans laquelle le plaisir règne en maître absolu.
T’entendre rire, c’est enfin te regarder exploser, libérer l’énergie folle qui t’habite, et m’exposer toute entière à cette irradiation qui me ramène au versant solaire de l’enfance, cette période où rire et me sentir vivante suffisaient à mon bonheur d’exister.
Le rire, « versant solaire de l’enfance »…
As-tu déjà entendu le rire explosif de Christian Bobin ?!
🙂
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Ah mais non ! 🙂 Je vais tacher de l’écouter, et cela ne m’étonne guère venant de lui 😉
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quel beau moment de complicité… ces moments-là consolent de tout…
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Peut-être pas de tout, mais de beaucoup de chagrins, oui.
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