Première nuit de musique, de beauté et de joie partagées avec toi, il y a longtemps. J’ai salué l’aube en riant, forte d’une gaieté qui m’était jusqu’alors restée inconnue.
Retour tardif d’un sublime concert estival. Mon point de saturation est presque atteint, mais j’hésite pourtant. En tâche de fond, aux limites de ma conscience, les réminiscences d’une mélodie parasitent une lourde envie d’aller dormir. Miracle des historiques informatiques, Youtube ressuscite la vidéo dont le souvenir m’échappait.
Oprah Winfrey y interviewe Pharell Williams à l’occasion du succès interplanétaire de sa chanson « Happy », hymne à la joie moderne diffusé depuis des mois sur toutes les ondes terrestres. Pour l’occasion, elle lui a préparé une surprise : une compilation de vidéos amateurs venues des quatre coins du monde, dans lesquelles les gens dansent sur le tube en question. Leur joie à le faire est évidente, contagieuse. Pendant de longues minutes, Pharell Williams les regarde, impassible. Jusqu’à ce que les larmes, irrépressibles, se mettent enfin à couler sur ses joues.
Oprah Winfrey lui offre alors ces mots magnifiques : « Vous savez pourquoi votre chanson touche tant de gens ? C’est parce qu’elle vient d’un lieu si clair en nous. » Instant cathartique, qui apaise l’émotion dans laquelle se débat son interlocuteur, déverrouille un point intime et -ce faisant- le révèle à lui-même. Soulagé, il sourit, maintenant.
Ce point de clarté, personne ne m’en avait jusqu’à cette nuit ouvert les portes. Après avoir éteint l’ordinateur, je suis allée faire quelques pas dans le jardin et me suis surprise à rire doucement. D’un rire qui m’a d’autant plus étonnée que je n’y ai rien retrouvé des explosions solaires, rabelaisiennes, qui sont habituellement les miennes. Soudain y frémissait une nuance cristalline, une sensation d’éther furtif.
Comme un entrebâillement ténu, aux portes d’un espace intérieur inconnu mais dont j’ai pourtant intuité à l’instant où je l’éprouvais qu’il était de ceux propres à nous transporter au-delà du peu que nous savons de nous-mêmes. A la tangence même de cette frontière où se joue la philosophie première ou métaphysique, et à propos de laquelle Bergson écrit : « En ce point, est quelque chose de simple, d’infiniment simple, de si extraordinairement simple que le philosophe n’a jamais pu le dire, et c’est pourquoi il a parlé toute sa vie. »
Je lis vos phrases, vos images et votre émotion, j’ai le mot « happy » (heureux) aux lèvres. Je cherche cette mélodie pour accompagner ma lecture et j’ai envie à mon tour, de créer une chorégraphie simple, pour la partager avec vous et votre texte. Merci;
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La joie, tellement simple à partager et qui relie si bien les cœurs 😉 Merci, Tony.
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Merci à vous, bonjour.
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Qu’il m’est agréable à chacune de tes publications de retrouver cette sensation d’Esther furtive !
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Cher Vincent, ce lieu ne serait pas tout à fait pareil sans la sensibilité dont tu y témoignes, et l’éclairage de tes commentaires et liens 🙂
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Oh ! J’en suis très honoré.
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Tu l’as trouvée 🙂
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Vous déchiffrez. Vous défrichez.
Vous vous faites chasseur-cueilleur puis révélateur-passeur de sensations inexplorées, de prises de conscience du minuscule, de l’atome, guidés par votre perception intuitive embarquée, vous nous permettez le plaisir de continuer l’extraordinaire voyage introspectif du monde humain, à notre guise.
Pour cela, vous lire est un point de clarté !
Clairvoyante et attentive Esther, MERCI 🙂
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Pfiouuu, Didascalie. Les mots pour vous remercier de la lecture que vous faites de ce que j’écris m’en tombent. Merci une nouvelle fois de votre regard sensible et tout aussi éclairant 🙂
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J’y peux rien moi c’est vous l’happycultrice 😀 !
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C’est ça.
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Merci, Aldor 😀
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Merci pour ce partage. Ce dernier paragraphe, en particulier, me frappe : je reconnais ce que vous décrivez et suis reconnaissante de le lire sous votre plume.
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Ah, Bergson. J’aime tant ce qu’il dit sur le rire et sa dimension métaphysique.
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ça y est, tu y es !
A la joie, simple, et pure, d’exister.
Réconciliation, harmonie, légèreté, sourire, sont les mots qui me viennent en écho.
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Je crois que j’ai toujours été dans cette joie 🙂 Mais l’éclipse a été longue… ouf !
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Très beau. Merci. Un sourire, à vous lire.
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Je vous en envoie un à mon tour 🙂
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Du coup le soleil s’y met aussi…
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