Il y a quelque temps, tu as téléphoné un soir à la maison en disant : « Tu ne m’appelles pas… une sécheresse de cœur pareille, ce n’est pas possible. » Je t’ai servi une réponse-pirouette bien rôdée, puis nous avons embrayé sur d’autres choses. Ironie de la situation, cela faisait une heure que je tournais autour de l’envie de te dire combien je t’aimais.
Soudain, de me réaliser si étrangère pour toi après toutes ces années, quelque chose a cédé en moi.
Alors, j’ai décidé non pas d’appeler à l’avenir, mais d’écrire. Ecrire ces mots, ces fragments de pensée, ces éclats d’intime sincérité que nous ne livrons presque jamais, par peur, par pudeur, par convention… Ces mots qui, s’ils ne sont jamais prononcés, nous condamnent à rester étrangers les uns aux autres pour l’éternité.
Ces mots sous la surface.
Esther Luette
C’est le manque de communications, de don de soi, même quand on aime ou est aimé, quand on pense aux autres qui, fabriquent insidieusement des barrières psychiques, de rancoeurs refoulés, des distances, jusqu’au jour où; tout éclate, les reproches, les non dits, la médisance… Je pense que les silences parlent, mais trop peu les comprennent ou les interprètent à bon escient. Même moi, je n’y arrive pas toujours et je m’interroge, est un signe de fin , d’abandon, de non amour ou de respect ? Même là, il faut prendre sur soi, pour trouver la liberté de voir franchement le fossé en face, le franchir réconciliant ou pas.
Que pensez-vous de cette réflexion ?
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Parce qu’on est pas dans l’instant, ou si peu. On intellectualise tout. Je pense que le langage est une distance. Il rend la communication presque impossible entre les hommes. avec les autres animaux, c’est plus à portée, je crois.
d’autre part, c’est anecdotique mais je suis reconnaissante de certains silences à certains moments. La violence de certaines choses ne gagne pas toujours à être verbalisée.
ce qui ne m’empêche pas de penser, paradoxalement peut-être, que le conflit réside dans le non-dit. nous faisons beaucoup trop semblant
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Si nous prenions vraiment conscience très jeune, que tout ce qui arrive en partie, nous les citoyens, nous en somme responsables, peut-être qu’il pourrait avoir plus d’entente. Mais les positions, les cloisonnements, (professions, différence de statuts, de position dans l’échelle sociale, etc.) empêchent cette progression. Salutations.
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Je partage cet avis Tony, on en revient toujours à cet axiome central de la responsabilité individuelle. Il nous reste bien du travail… 🙂
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Le silence a ses vertus oui, dans cette société si bruyante qu’est la nôtre. Quand à ce qui est de faire trop semblant, je partage l’idée que c’est une attitude que nous prenons parce que nous avons peur de nous montrer vulnérables à l’Autre. On est toujours dans cette peur archaïque qu’en l’autre puisse résider un prédateur, ou du moins quelqu’un susceptible de nous faire du mal. Alors, on se cache. Et on souffre de cette dissimulation… qui nous prive d’une authenticité qui est pourtant la clé de relations vraies. Paradoxe difficile à résoudre … 🙂
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Bonsoir Esther, Je viens poursuivre un peu tardivement les discutions précédentes. C’est pour cela qui ne faut pas avoir peur de mettre en pratique, lorsque c’est possible, certaines de ses opinions. C’est comme dire « je t’aime » à une personne qui vous fait du bien, même si à cause de certains détournements, cela peut surprendre, parce qu’on ne se connait pas, l’important est d’être soi même et sincère.Bonne semaine.
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La seule réponse, c’est, toujours, d’écrire… ❤
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